Contrôlé après une soirée arrosée, samedi dernier, à Hyères,
un transgenre toulonnais âgé de 27 ans a griffé un policier au visage, porté un
coup à un autre et insulté le personnel hospitalier
Devant le tribunal correctionnel de Toulon, un certain
Julien B. est attendu à la barre pour répondre de violences, outrages et
rébellion. Derrière la porte vitrée du box destiné aux prévenus, on aperçoit la
silhouette d'une femme fluette en robe.
Elle s'approche et fait face aux magistrats. «Bonjour, vous
êtes bien Julien B. ?», demande la présidente. «Oui, c'est moi.»
Né homme et toujours enregistré comme tel par l'état civil,
ce Toulonnais de 27 ans vit désormais dans un corps de femme en construction.
Non sans difficultés psychologiques. Ce n'est en effet pas la première fois que
l'individu comparaît devant la juridiction pénale. Son CV judiciaire fait déjà
mention de quatre condamnations ; essentiellement pour outrages et violences.
«Tiens, au moins tu auras mon ADN»
Samedi dernier, à Hyères, cette personne a fait, une
nouvelle fois, parler d'elle dans le quartier de la gare. Au cœur de la nuit,
Julien B. divague. Ivre.
Son comportement anormal est signalé aux services de police,
qui envoient une patrouille pour s'enquérir de la situation. Sur place, les
policiers constatent que l'individu est fortement alcoolisé et très nerveux.
Avant de le conduire en cellule de dégrisement, ils prennent toutefois la
décision de le conduire au centre hospitalier. Là-bas, Julien B. est surexcité,
insulte le personnel hospitalier, tient des propos méprisants à l'encontre
d'une aide-soignante. Après les paroles, il passe aux gestes…
Il va griffer un fonctionnaire de police au visage, en lui
adressant un «Tiens, au moins tu auras mon ADN». Conduit en garde-à-vue, il
porte alors un coup de pied à une collègue du policier.
À l'issue de son audition, cette personne a été présentée en
comparution immédiate, où les victimes étaient représentées par le cabinet de
Me Régie Durand.
Prison pour hommes ou pour femmes?
À l'audience, le prévenu, qui a débuté un traitement
hormonal et sera bientôt opéré pour un changement de sexe, a sollicité un délai
pour préparer sa défense et pour présenter des documents médicaux relatifs à
son état de santé.
Quid alors de son placement ou non en détention provisoire ?
Homme dans un corps de femme, son incarcération à la prison de La Farlède est
apparue tout aussi compliqué qu'au quartier pour femmes du centre pénitentiaire
des Baumettes, à Marseille. Les magistrats du tribunal correctionnel de Toulon
ont tranché en le plaçant sous contrôle judiciaire jusqu'au jugement de
l'affaire sur le fond le 11 septembre.
Info : Var-Matin