Défendre les droits des malades, indispensable pour lutter
contre l'épidémie
Défendre les droits des personnes séropositives et des malades du sida est aussi important que le développement de nouveaux traitements pour combattre efficacement l'épidémie, ont argumenté des ONG française et africaines à l'occasion d'une réunion au Sénat mercredi.
Pari-T association de lutte contre la sida loi 1901 www.pari-t.com |
« Si on ne met pas l'accent sur les droits » des
groupes vulnérables face à l'épidémie, comme les usagers de drogue, les homosexuels
et les travailleurs du sexe, « l'épidémie de VIH va repartir », a
averti Enzo Poultreniez, chargé du plaidoyer chez Aides.
« Criminaliser les populations-clés contribue à les
éloigner des dispositifs sanitaires », a témoigné Charles Somé, de
l'association burkinabé REVS+.
Au Burkina Faso, après l'appel d'un leader religieux à faire
la « chasse » aux homosexuels, qui a fait baisser la fréquentation
des centres de santé par ces populations, l'ONG a réuni 80 leaders religieux et
coutumiers pour expliquer les conséquences de ce type de déclarations en termes
de santé publique.
Cette réunion, une première dans le pays, n'aurait pas été
possible sans l'appui d'Aides, qui l'a intégralement financée, a souligné
Charles Somé.
À l'île Maurice, le travail de l'association PILS, soutenue
par Coalition Plus, a permis de sauver en partie le programme de traitement de
substitution (méthadone), que le gouvernement voulait supprimer. Mais, avec le
renforcement du contrôle policier, certains "se sont éloignés des structures
de santé, ce qui les place dans une situation de vulnérabilité encore plus
grande, eux et leurs partenaires", a observé Nathalie Rose, chargée de
plaidoyer de PILS.
Ces projets, comme ceux soutenus par Aides et Coalition Plus
- fédération d'associations de lutte contre le sida - dans neuf autres pays,
montrent que "le pari de mettre des ressources dédiées" sur les
droits humains fonctionne, a estimé Enzo Poultreniez.
Les ONG ont présenté au Sénat leurs premiers résultats et
plaidé pour que le financement de ces projets soit pérennisé et que cette
logique soit généralisée à d'autres pays.
Le sida continue de tuer plus de 3.000 personnes par jour
dans le monde et 60% des pays ont une législation qui fait obstacle à la
prévention et au traitement efficaces du VIH, selon Coalition Plus.
(Source AFP)