Vie sociale de personnes transgenres suivie par l'association Pari-T en 2014 |
Introduction
Cette
photographie « Vie sociale » est centrée
sur la situation des personnes transgenres qui ont été suivies par
l’association Pari-T en 2013-2014.
L’exclusion se présente sous de formes
multiples et se manifeste dans différents domaines de la vie sociale, comme
celui de l’accès au monde du travail. Ce
handicap social extrêmement lourd est à l’origine de discriminations
supplémentaires, comme celle, par exemple, de devoir se prostituer pour
survivre.
Plus précisément, l’association Pari-T
étudie les trajectoires de vie des
personnes TranS’. Celles-ci nous intéressent particulièrement dans le
but d’essayer de comprendre leur situation actuelle. Au niveau structurel, nous
ne connaissons avec précision le nombre des personnes TranS’ de nationalités
françaises ou migrantes précaires présentes sur le territoire français.
Les services sociaux d’aide aux
personnes en situation précaire partent du constat qu’il existe en France une
méconnaissance générale et peu de travaux universitaires sur le sujet.
Au sein de la communauté TranS’, les
migrantes prostituées sont de loin les plus exposées aux risques sanitaires
liés à l’exercice de la sexualité. Pour les personnes TranS’ migrantes, les
entretiens portent aussi sur les
parcours migratoires, les conditions et circonstances d’entrée dans la
prostitution et les rapports avec les autres personnes migrantes.
Par exemple, celles originaires d’un même pays ou d’autres
pays et avec la population autochtone, vivent isolées et sont coupées de leur
famille. En plus de ces ruptures, les personnes TranS’ subissent diverses
discriminations. Il s’agit donc d’un facteur important à prendre en compte.
Outre le recueil de données favorisant
une meilleure connaissance des personnes transgenres, cette photographie
permettra la mise en place de dispositifs spécifiques – sanitaires et
préventifs notamment - en direction de cette population et pourra servir de
modèle à la réalisation de supports pédagogiques destinés aux professionnels
que les personnes sont amenées à rencontrer ainsi qu’au grand public.
Association Pari-T www.pari-t.com |
Vie sociale et santé
Cent personnes transgenres qui bénéficient d’un
accompagnement social et sanitaire par
l’association Pari-T ont participé à la
création de cette photographie.
Globalement, toutes les personnes ont un parcours de vie qui leur est propre. Cependant, nous rencontrons un profil récurrent chez chacune d’entre elles.
Globalement, toutes les personnes ont un parcours de vie qui leur est propre. Cependant, nous rencontrons un profil récurrent chez chacune d’entre elles.
« Nous avons identifié des tendances inquiétantes concernant la violence et la discrimination envers les personnes LGBT, qui ciblent en particulier les jeunes et les personnes transgenres ».
Nationalité
- Les transgenres originaires d’Afrique du Nord, d’Europe et d’Amérique du sud se répartissent ainsi selon leur pays de naissance. Le motif de la migration des personnes transgenres sud-américaines en Europe est principalement économique. Certaines personnes retournent s’installer dans leur pays d’origine par la suite.
- La classe d’âge la plus représentée est celle des 30-40 ans (37 %)
Spécificités
concernant les personnes transgenres
Au total, 100 personnes
transgenres ont participé à la photographie « Vie sociale ».
Les personnes transgenres
sud-américaines représentent donc 70 % des personnes qui ont répondu à cette
enquête.
La discrimination est
persistante et omniprésente, incluant la criminalisation, la marginalisation,
l’exclusion sociale et la violence.
Les personnes transgenres
ont déclaré avoir subi des attouchements sexuels sont passé entre 10 ans et 16
ans par des proches et autres.
Les personnes transgenres
Les personnes transgenres sud-américaines révèlent leur identité de genre lors
de leur entrée dans l’âge adulte.
Les personnes transgenres originaires d’Europe révèlent, elles, leur identité de genre bien plus tard.
Elles font l’objet d’un rejet familial
et de discriminations de la part de la société.
Ces personnes exclues qui se retrouvent en situation de prostitution y ont
souvent été amenées par un groupe de personnes transgenres elles-mêmes en
situation de prostitution.
Cette activité leur permet d’avoir les ressources nécessaires pour payer
leurs traitements et/ou leurs opérations de féminisations.
Beaucoup d’entre elles ont commencé à se prostituer lorsqu’elles étaient
mineures. Il ressort également de ce témoignage que nombre de transgenres
prostitués ne se prostituent pas par choix, mais pour des raisons économiques et
souhaiteraient mettre un terme à leur activité prostitutionnelle si elles
avaient des opportunités d’emploi.
Il est tout autant inacceptable lorsqu’il s’agit des personnes transgenres,
en particulier de femmes transgenres, qui par conditions, sont systématiquement
condamnées au système prostitutionnel et diverses exclusions sociales.
L’OMS affirme que ce facteur facilite leurs expositions aux conduites à
risques augmentant de 60% la probabilité
d’être contaminé par le VIH ou d’autres IST.
Les trans se battent pour leurs droit en l'etat ? www.pari-t.com |
Activité prostitutionnelles des personnes transgenres
Les profils sociodémographiques des personnes transgenres sud-américaines rencontrées par Pari-T dans notre local situe au 30, rue Boucry 75018 Paris.
- Carte identitaire
- 54 % de personnes transgenres ont commencé à se prostituer à 15 ans. 38 % ont commencé avant 15 ans, et 8% ont commencé à l’âge de 30 ans dans leur pays d’origine.
Ce tableau présente les problèmes d’agression en 2014. 55% des personnes transgenres ont subi au moins une fois des violences au cours de la vie, et 25 % en ont subi plusieurs. 34% déclarent avoir déjà subi un ou des rapports sexuels forcés au cours de la vie.
Pari-T : association d'auto support pour les personnes transgenres
30, rue Boucry 75018 Paris- Accès aux soins et aux droits
Majoritairement les personnes transgenres suivie par Pari-T bénéficient des titres de séjour pour soins ou à la suite d’un PACS avec une personne française par exemple.
Par ailleurs, les
personnes transgenres ressortissantes de l’Union européenne ou ayant droit au
séjour dans un autre pays de l’Union dans lequel elles ont droit à une
assurance maladie ne peuvent prétendre être affiliées à la sécurité sociale.
Celles-ci doivent avancer les frais et en demander le remboursement dans le
pays de l’UE auquel elles sont rattachées.
- Profils-types de personnes
Logement
Au niveau des conditions de logement, pour beaucoup, elles sont logées en hôtel qu’elles paient au mois ou dans des HLM lorsqu’elles ont des papiers et bénéficient de l’AAH ou du RSA.
Aujourd’hui, 64 %
des personnes transgenres vivant avec le VIH en Île-de-France n’ont pas de logement et 1 personne sur 3 vit
en dessous du seuil de pauvreté. Lutter contre le VIH, c’est lutter contre la
précarité, contre les discriminations et pour le droit à la reconnaissance
personnes transgenres aussi.
Couverture
médicale
Selon les personnes
bénévoles de l’association Pari-T, pour les transgenres sud-américaines, il
existe des filières d’immigration clandestines qui ne semblent pas être des réseaux
de prostitution mais qui immigrent pour raison de santé.
54% des personnes transgenres
se sont senties parfois ou souvent
déprimées dans les six derniers mois 19%
ont demandé à consulter un psychothérapeute.
98% ont une couverture
maladie : 7 % bénéficient de la sécurité sociale, 60 % de la CMUC et 31 % de l’AME.
Au niveau de leur état de
santé, 38 % se déclarent dans un bon ou très bon état de santé générale.
27 % se déclarent dans un
état de santé moyen et 14 % dans un mauvais ou très mauvais état de santé
générale.
26% disent ne pas être vaccinées
contre l’hépatite B et 22 % ne savent pas si elles le sont.
34% déclarent avoir déjà
subi un ou des rapports sexuels forcés au cours de la vie.
État
de santé
15 % des personnes transgenres ont consulté le
médecin généraliste de leur propre initiative, 53 % ont été orientées par une
association, 15 % par un ami et 17 % par un service social.
Au cours des vingt-quatre derniers mois 100% des personnes ont consulté au moins un spécialiste de santé
Parmi les personnes
transgenres qui ont consulté un
spécialiste de santé, 7 % ont consulté un dentiste, 2 % un dermatologue, 16 %
un ophtalmologiste et 17 % un psychiatre.
10% des personnes
transgenres ont renoncé à des soins au
cours des vingt-quatre derniers mois, principalement en raison de la barrière
linguistique, 2 % ont renoncé craignant des questions trop personnelles, 6 % en
raison des horaires d’ouverture inadaptés, 10 % en raison de la crainte de
l’attitude hostile du personnel et 3 % ont indiqué qu’elles craignaient qu’on
leur demande leurs papiers.
Les I.S.T (Infections Sexuellement
Transmissibles)
Lors des différents entretiens de la population suivie par l’association Pari-T, nous leur avons demandé si elles ont eu des rapports sexuels à risque. 42 % nous ont parlé des différentes ruptures de préservatifs durant un acte sexuel avec des partenaires multiples. Nous leur avons qu’un traitement post-exposition dans un délai de 48h existait.
Cette année, l’association Pari-T a proposé aux
personnes transgenres un accompagnement individuel. Trente-cinq personnes ont
souhaité être accompagnées dans les Centres d'Information, de Dépistage et de Diagnostic des Infections
Sexuellement Transmissibles (CIDDIST)
Il existe des traitements efficaces contre les IST qui évitent de les transmettre et stoppent leur évolution. Négligées, les IST peuvent provoquer des complications difficiles à traiter et entraîner des séquelles.
Il existe des traitements efficaces contre les IST qui évitent de les transmettre et stoppent leur évolution. Négligées, les IST peuvent provoquer des complications difficiles à traiter et entraîner des séquelles.
Traitement hormonal
Pour les transgenres qui sont sous trithérapie pour une l’infection à VIH,
l’hormonothérapie est rendue
plus difficile. Il existe des protocoles qui adaptent cette hormonothérapie aux différents traitements
antirétroviraux et à l’organisme de la personne concernée.
plus difficile. Il existe des protocoles qui adaptent cette hormonothérapie aux différents traitements
antirétroviraux et à l’organisme de la personne concernée.
L’apparence physique peut s’en trouver modifiée. La demande d’un suivi
hormonal provient plutôt des transgenres
arrivés en France depuis un certain temps qui s’adressent au service. Pour les personnes transgenres arrivées récemment sur le territoire français,
elles sont principalement rencontrées pour le programme P.A.S.O.S. Le travail de prévention effectué
est différent du travail d’accompagnement social. L’approche est donc
différente au cours des tournées, au cours desquelles il y a davantage de
demandes d’informations sur les prises de risques liées à l’activité
prostitutionnelle.
Ressources
Les personnes transgenres étrangères
non-ressortissantes de l'Espace économique européen (EEE), doivent posséder un titre de séjour régulier ou être
titulaire d'un récépissé de demande de renouvellement de titre de séjour pour
faire la demande Allocation aux adultes handicapés.
Le revenu de solidarité active (RSA) assure aux personnes sans ressources
ou disposant de faibles ressources un niveau minimum de revenu variable pour les
personnes transgenres issues de l’immigration.
Personnes transgenres précaires
Ce tableau indicatif
définit la précarité des personnes transgenres suivies
Nous avons distribué
des aides directes sous forme de tickets alimentaires pendant l’année 2014. 27
personnes transgenres vivant avec une A.L.D