Chine
Un transgenre licencié voit sa plainte pour discrimination rejetée
Un comité d'arbitrage chinois a rejeté la plainte d'un transgenre, qui accusait son employeur de l'avoir licencié par pure discrimination, a indiqué mercredi son avocat, dans ce qui semble être la première affaire de ce type dans le pays.
Le plaignant est né femme mais s'identifie au sexe masculin
et s'habille généralement en homme. Il avait été licencié huit jours seulement
après son recrutement par une clinique dans la province du Guizhou (sud-est),
selon des médias locaux.
Un comité d'arbitrage chargé d'examiner les conflits du
travail a décidé d'écarter un enregistrement audio où le patron concerné
expliquait s'être séparé de son salarié en raison de son statut de transgenre,
a rapporté à l'AFP son avocat Huang Sha (à droite sur la photo aux côtés de son
client). Le comité a également rejeté les requêtes du plaignant, qui réclamait
un mois de salaire comme compensation et des excuses écrites, a ajouté Huang
Sha.
Les arbitres ont estimé que l'homme n'avait "pas les
compétences adéquates" pour son poste de commercial. La clinique a
simplement été enjointe de verser à son ex-employé quelque 400 yuans (environ
54 euros), rémunération couvrant la semaine de sa période d'essai.
"Nous sommes extrêmement déçus", a commenté Huang
Sha, qui espérait obtenir une victoire inédite. Selon plusieurs médias, c'était
la première fois en Chine où était examinée une plainte concernant un
licenciement pour discrimination supposée à l'encontre d'une personne
transgenre.
"Son apparence ne correspondait vraiment pas à nos
standards", avait déclaré un responsable du Centre médical Ciming, selon
des propos rapportés par le journal local Guiyang Evening News.
La communauté chinoise LGBT bénéficie d'une acceptation
croissante, en particulier auprès de la jeunesse urbaine, mais les attitudes
conservatrices persistent. Des activistes LGBT chinois n'hésitent plus à
combattre les discriminations devant la justice, mais avec des succès mitigés.
Un tribunal de Changsha (centre) a ainsi débouté en avril
deux hommes désirant se marier. En revanche, en 2014, un tribunal pékinois
avait condamné une clinique à indemniser un jeune homme pour lui avoir infligé
un douloureux traitement par électrochocs censé "guérir" son
homosexualité.
Pékin a certes dépénalisé l'homosexualité en 1997 et l'a
retirée de sa liste des maladies mentales en 2001. Pour autant, les homosexuels
font encore l'objet d'une très forte pression familiale et sociale.
(Source AFP)
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