Le Dr Eric Vaillant,
gastro-entérologue à Lille et président du comité d’organisation des « Côlon
Days », décrit les symptômes et facteurs de risque devant faire l’objet d’un
dépistage précoce, qui permet de guérir 9 cas sur 10.
Association Pari-T.... risque de cancer du côlon |
Quels symptômes doivent alerter ?
Des maux de ventre, des troubles du transit, du sang
dans les selles sont des signaux qui doivent alerter, surtout après 50 ans. Si
ces troubles durent plus d’une semaine et ne concernent pas une maladie
infectieuse comme une gastro-entérite ou une indigestion, il faut consulter. On
peut en tant que patient demander à faire un examen de dépistage, la
coloscopie.
Qui sont les personnes les plus fréquemment concernées
?
Les personnes âgées de 50 à 74 ans (17 millions de
Français) sont invitées à pratiquer un dépistage tous les deux ans, symptômes
ou non. Hormis l’âge, on doit prendre en compte le critère héréditaire. Le
risque devient élevé quand on a un parent ou grand-parent qui a eu un cancer
colorectal. Dans ces cas de figure, le dépistage est recommandé 10 ans avant
l’âge du parent diagnostiqué. Les personnes qui ont déjà eu un cancer du côlon
ou des polypes (liaisons pré-cancéreuses) doivent être contrôlées tous les 3 à
5 ans. Les maladies chroniques inflammatoires (Crohn, rectocolite hémorragique)
constituent aussi un facteur de risque.
Le mode de vie peut-il jouer dans le déclenchement du
cancer colorectal ?
Oui. Un homme de 68 ans, plutôt sédentaire, qui a pris
15-20 kg ces dernières années, qui mange beaucoup de charcuterie et peu de
fibres, est par exemple une personne à risque. L’alcool, le tabac et le diabète
sont aussi des facteurs de risque. Globalement, les hommes sont davantage
concernés par ce type de cancer.
Pourquoi, selon vous, seuls 30 % des plus de 50 ans se
font diagnostiquer ?
Faire des examens quand on n’a rien du tout n’est pas
une démarche qui est rentrée dans les mœurs. Le manque de symptômes apparents
fait que l’on banalise cette maladie. La coloscopie est un examen qui a
tendance à faire peur, du fait de l’anesthésie générale. La crainte que l’on
trouve quelque chose joue également sur le fait de ne pas passer à l’acte.
Pourtant, la coloscopie est préventive, elle permet d’identifier des polypes
bien avant l’apparition d’un cancer.
Jusqu’à quel âge doit-on continuer à se faire
diagnostiquer ?
Le dépistage est préconisé entre 50 et 74 ans mais
c’est une erreur de ne pas être dépisté après 75 ans. On sait qu’après 85 ans,
le cancer du côlon est la première cause de mortalité. Le cancer colorectal,
qui touche le colon et le rectum, concerne chaque année en France 43 000
personnes, dont environ 19 500 femmes et 23 500 hommes. Troisième cancer le
plus fréquent, il est pourtant le deuxième en termes de décès avec 18 000 morts
par an.
Sources: Grands-Merès
Association pour les droits de personnes trans a la santé |
Sources: Grands-Merès
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