Une jeune
femme transgenre a été arrêtée cette semaine en Egypte et risque de subir des
mauvais traitements en détention, ont affirmé les ONG de défense des droits de
l'Homme Amnesty et Human Rights Watch.
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Malak al-Kashef, une Egyptienne de 19 ans, est accusée d'avoir rejoint un
groupe "terroriste" et utilisé les réseaux sociaux pour commettre un
délit visant à troubler l'ordre public, a indiqué son avocat Amr Mohamed sur
Facebook.
"Le procureur général de la sûreté de l'Etat a ordonné la détention de
Malak al-Kashef durant 15 jours en attendant l'enquête", a-t-il dit jeudi.
Selon Amnesty, l'arrestation de Malak al-Kashef est liée à ses appels en
faveur de manifestations pacifiques, après un accident de train fin février
dans la gare centrale du Caire qui a fait au moins 22 morts. Les avocats de
Malak al-Kashef n'ont pas pu la localiser, a précisé l'ONG jeudi.
"Du fait de son identité de genre, Malak al-Kashef court un risque
accru de torture aux mains de la police, notamment de viol et de violences
sexuelles", a déclaré Amnesty dans un communiqué. "Il est établi que
les autorités égyptiennes persécutent des personnes en raison de leur
orientation sexuelle et de leur identité de genre", a déclaré Magdalena
Mughrabi, directrice adjointe pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à
Amnesty.
Malak al-Kashef est toujours enregistrée en tant qu'homme sur sa carte
d'identité. Elle est détenue seule, a affirmé à l'AFP une source sécuritaire
égyptienne, sans autre précision.
Neela Ghoshal, chercheuse sur les questions LGBT pour Human Rights Watch, a
aussi affirmé que l'ONG était "très inquiète concernant le bien-être"
de Malak al-Kashef. "En tant que femme transgenre, elle fait face à un
risque sérieux de mauvais traitements par les forces de l'ordre", selon
elle.
Le cas de Malak al-Kashef a été très médiatisé en février 2017 après qu'elle
a parlé de sa transition sur le plateau d'une émission de télévision
égyptienne. Elle a également relaté sur internet des cas de personnes
transgenres harcelées par leur famille ou dans la rue.
En 2017, les autorités avaient interdit aux médias "de montrer des
homosexuels ou de promouvoir leurs slogans". Si l'homosexualité n'est pas
expressément prohibée dans le pays, la communauté LGBT est régulièrement prise
pour cible par les forces de sécurité et plusieurs personnes ont été
condamnées, notamment pour "incitation à la débauche".
Rédaction avec AFP
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