Le Truvada, une
combinaison de deux médicaments
antirétroviraux destinés à prévenir la
contamination par
le virus du sida, à Washington, le 15 mai 2014 Kerry Sheridan
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Des cachets avant
et après un rapport non protégé, un nouveau moyen pour encore mieux lutter
contre le sida ? En tous cas, donner un traitement antirétroviral en
bithérapie, associant deux molécules dans un cachet de Truvada, à des personnes
séronégatives, quand elles risquent plus que d’autres de se voir contaminées
par le sida est un concept prometteur, baptisé PrEP (pour prophylaxie pré
exposition).
De l’avis des
spécialistes de la lutte contre un virus qui affecte environ 35 millions de
personnes dans le monde, il doit être ajouté absolument à la panoplie des armes
de prévention. L’Organisation mondiale de la santé le recommande même déjà
officiellement aux homosexuels masculins. «Face à une situation où la
recommandation du port de la capote ne suffit pas toujours, c’est un outil dont
on ne peut pas se priver» plaide Christian Andeo, à l’association Aides, qui
milite pour que cette option préventive devienne accessible en France, comme
elle l’est déjà aux États-Unis.
Deux études
dévoilées mardi à la XXe conférence internationale sur le sida à Melbourne
(Australie) confirment l’intérêt de cette piste, pour diminuer une épidémie qui
tue moins (-12 % de décès en 2013 dans le monde) et voit le nombre
contaminations baisser (27,6 % depuis 2005) à l’échelle de la planète, mais
reste très active, en France comme dans d’autres pays occidentaux, parmi les
gays.
Pari-T association de lutte contre le Sida /VIH |
Les États-Unis,
qui figurent, comme le rappelle le directeur de l’agence de recherche nationale
du sida (ANRS) Jean-François Delfraissy, avec l’Europe et le Brésil dans les 15
pays «produisant» à eux seuls 75 % des nouvelles contaminations chaque année, ont
présenté ainsi une extension de leur Étude baptisée Iprex. But : comparer le
nombre d’infections VIH survenues chez des hommes homosexuels très à risque en
raison de pratiques sexuelles irrégulièrement protégées.
Les uns se
voyaient prescrire un comprimé quotidien de Truvada, les autres un placebo. Une
première version de l’étude portant sur 2 449 personnes avait ouvert la voie de
l’espoir en 2010, montrant une réduction globale de 44 % de l’infection dans le
groupe traité préventivement.
L’extension de
l’étude, menée sur 1603 nouveaux patients entre juin 2011 et 2012, affiche des
résultats bien meilleurs. La bithérapie préventive se révèle efficace à 90 %,
même chez ceux qui ne prennent que deux ou trois comprimés par semaine, soit
les «conditions sans doute les plus proches de la vraie vie, où l’on ne
respecte pas toujours les posologies prescrites» soulignent les chercheurs.
Sida /VIH |
Pour tenir compte
de ce risque, et parce que prendre une bithérapie en continu pendant des années
n’est pas anodin (effets secondaires, coût, et risque de développer une
résistance du virus), l’ANRS pilote depuis janvier 2012 les recherches sur une
autre stratégie : la bithérapie prise «à la demande».
Au lieu d’un
comprimé quotidien, les patients en avalent 2 la veille d’un rapport non
protégé, puis, comme une pilule du lendemain, un cachet les deux jours suivant.
Les premiers résultats de l’étude dévoilée à Melbourne, menée sur 113 personne
à Paris et Lyon, et appelée à inclure 900 patients dans le monde d’ici 2016
sont encourageants : tests sanguins à l’appui, on enregistre en effet le
meilleur taux d’observance de tous les essais PrEp menés jusqu’ici.
Source : LeParisien.fr
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