Du 27 octobre au 30 novembre 2018, le Mucem (Marseille)
propose un cycle de rencontres sur la mémoire de la lutte contre le sida.
Du 27 octobre au 30 novembre 2018, le Mucem (Marseille) |
Dès1994, le Musée national des arts et traditions
populaires (MNATP), précurseur du Mucem, a initié une réflexion concernant
l’histoire et les mémoires des luttes contre le sida, qui a notamment permis au
musée de mener une vaste entreprise de collecte dans les années 2000,
constituant un patrimoine représentatif de l’histoire et des mémoires des
luttes contre le VIH-sida en France et dans de nombreux pays de la zone
euroméditerranéenne, rappelle un communiqué du Mucem. Aujourd’hui, le musée
réfléchit aux moyens de rendre public le fruit de ces collectes et la mémoire
des luttes sociales qui ont accompagné l’histoire récente du VIH-sida : comment
construire un projet d’exposition qui mettrait en lumière les inégalités
sociales face à la maladie, l’ampleur des mobilisations collectives, les
nouveaux rapports à la sexualité ou à la mort ainsi que toutes les questions
relatives aux droits humains que le VIH-sida a fait émerger dans la société ?
Afin de contribuer à la construction théorique de ce projet
et de réfléchir à la place que le musée doit occuper dans la restitution de
cette mémoire, le Mucem invite toutes les personnes – chercheurs, militants,
particuliers, etc. – qui se sentent concernées ou intéressées par l’histoire du
VIH-sida, à aider le Mucem dans cette démarche et à venir participer aux
rencontres et débats proposés en 2018. Alors que s’élabore l’exposition «
Histoire et mémoires des luttes contre le VIH/sida », la perspective d’une mise
en récit temporelle se confronte à la multiplicité du rapport au temps au cours
de l’histoire de l’épidémie. Archétype de l’« événement », phénomène «
conjoncturel », l’épidémie renvoie à des échelles temporelles variées.
Parallèlement à cette histoire globale, largement gouvernée
par celle des avancées thérapeutiques, l’épidémie du sida a généré des
expériences collectives fortement différenciées, tout d’abord entre le Nord et
le Sud, mais aussi entre les groupes sociaux qui ont vécu des histoires
distinctes. Enfin, à une échelle plus individuelle et subjective, l’histoire du
sida a vu se succéder différents types de « temps vécus », expliquent les
organisateurs de cet événement.
Comment rendre compte de ces temporalités multiples de
l’épidémie dans la mise en récit muséale ? Cette question fait l’objet d’une
journée d’étude au Mucem à Marseille, vendredi 30 novembre de 9h30 à 17h. Au
cours de l’histoire de la lutte contre le sida, la notion de « communauté » a
été utilisée pour désigner diverses catégories d’acteurs engagés à différents
titres dans la lutte contre l’épidémie, qu’il s’agisse de groupes exposés au
VIH, de volontaires associatifs, de soignants, de malades, d’universitaires,
etc. Certaines « communautés » encore parfois stigmatisées et/ou minoritaires
s’organisent aujourd’hui pour préserver et valoriser leur(s) mémoire(s) dans
une quête de reconnaissance sociale.
Elles deviennent ainsi des « communautés-sources » pour les
musées et centres d’archives qui souhaitent rendre compte de l’histoire sociale
de l’épidémie. Ce nouvel enjeu social pose toutefois de nombreux défis aux
institutions muséales : Comment ces relations entre musées et communautés se
construisent-elles ?
Quels liens les
communautés conservent-elles avec les collections muséales ? Comment renforcer
ces collaborations ? Aujourd’hui, quels rôles les personnes concernées par
cette histoire peuvent-elles jouer et comment le musée peut-il répondre à des
besoins concrets de formation et de sensibilisation ? Comment, par ailleurs,
relever le défi de l’invisibilité ou de l’absence de revendication mémorielle
pour certains segments de ces « communautés » ?
Cette journée (Jeudi 18 janvier de 9h à 18h) propose de «
réfléchir aux moyens que se donnent les institutions patrimoniales pour offrir
une place aux « personnes concernées » dans la gestion et la valorisation de
leur patrimoine. Plus globalement, il s’agira d’explorer différentes
expériences de dispositifs participatifs mis en place aussi bien en France
qu’aux Pays-Bas, permettant de rendre compte des relations qu’entretiennent les
musées et les
« communautés-sources ».
Entrée libre sur inscription par mail (i2mp "@"
mucem.org). I2MP (Institut méditerranéen des métiers du patrimoine) Mucem,
entrée basse du Fort Saint-Jean (Tour du Roi René) 201 quai du port. 13002
Marseille.
Source: Ser-net
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