Boyd Kodak a porté plainte
après avoir été placé dans un centre de détention pour femmes alors qu'il
s'identifie comme un homme. Photo : ICI
Radio-Canada
|
L'Ontario
devient la première province canadienne à appliquer des règles claires pour le
traitement des détenus transgenres dans ses établissements correctionnels.
La nouvelle Politique en matière d'admission, de classification et du placement
des détenus et détenues trans est fondée sur la Loi Toby, adoptée à
l'unanimité par l'Assemblée législative en 2012.
Parmi les
changements, les détenus transgenres seront le plus possible intégrés parmi les
autres détenus, plutôt que d'être en isolement comme c'est le
cas présentement.
Les détenus
transgenre pourront purger leur peine dans un établissement correctionnel de la
province approprié à l'identité sexuelle qu'ils ont choisi.
Ils pourront
aussi participer au processus de choix d'hébergement et demander d'être
identifiés en utilisant les noms, prénoms et pronoms personnels
qu'ils préfèrent.
Ils auront
la possibilité de choisir le sexe des agents des Services correctionnels qui les
fouilleront et leur intimité sera protégée lors des fouilles.
Plusieurs
plaintes
Ce
changement survient près de 6 mois après qu'une transgenre détenue dans une prison provinciale pour hommes ait porté
plainte au Tribunal des droits de la personne de l'Ontario.
Des
ex-détenu(e)s étaient présents à l'annonce aujourd'hui afin de partager leur
histoire avec les médias.
Parmi eux,
Boyd Kodak, qui s'identifie comme un homme.
Il a été
arrêté en 2012 et placé dans un centre correctionnel pour femmes.
« On m'a
enlevé ma prothèse pénienne. On m'a obligé à porter des vêtements pour femmes
et on m'a insulté » — Boyd Kodak, ex-détenu
Il a porté
plainte au Tribunal des droits de la personne de l'Ontario et attend toujours
une compensation qu'il juge adéquate.
Un problème
plus profond, selon les experts
Le chercheur
à l'Université de Toronto, Kyle Kirkup, applaudit l'initiative du gouvernement,
mais croit aussi qu'il faut se demander pourquoi les personnes transgenres
commettent plus souvent des crimes.
Selon lui,
il y a des problèmes importants de pauvreté au sein de la communauté transgenre.
Les agents
des Services correctionnels recevront une formation sur la nouvelle politique
en mars.
Un cours en
ligne de sensibilisation aux personnes transgenres sera également mis à la
disposition de tous les membres du personnel du ministère de la Sécurité
communautaire et des Services correctionnels.
Plus de dix
groupes communautaires et du secteur juridique ont été consultés lors de
l'élaboration de cette politique.
D'après un
reportage de Laurence Martin
Source : ICI Radio-Canada
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire