C'est la toute première fois qu'une personne malade d'Ebola se trouve sur le sol américain.
L'ambulance transportant le Dr Brantly arrivant à l'hôpital d'Emory University à Atlanta samedi 2 août. (Sipa) |
Un des deux
Américains infectés par le virus Ebola en Afrique, où sévit une épidémie sans précédent,
a été évacué par un avion sanitaire et est arrivé samedi 2 août aux Etats-Unis
où il doit être soigné dans une unité spéciale de mise en quarantaine. C'est la
toute première fois qu'une personne malade d'Ebola se trouve sur le sol
américain. L'appareil privé, un Gulfstream spécialement équipé, transportant le
Dr Kent Brantly, s'est posé en fin de matinée sur la base aérienne de Dobbins
(Géorgie, sud-est) près d'Atlanta, a indiqué dans un communiqué Samaritan's
Purse, l'organisation caritative qui emploie les deux personnes malades.
La chaîne de
télévision locale WSB a montré l'arrivée de l'avion, puis a suivi le trajet de
l'ambulance qui transportait le docteur Brantly. A la tête d'un convoi de
plusieurs voitures, celle-ci a transporté le malade jusqu'à l'hôpital de
l'Université Emory, où il est arrivé peu avant 18h30 heure de Paris. Il
semblerait selon les images retransmises que le Dr Brantly, enveloppé comme un
astronaute dans une épaisse combinaison, soit sorti de l'ambulance par
lui-même, en marchant, aidé par une autre personne également protégée qui lui a
pris les deux mains pour le guider dans l'entrée du bâtiment.
Le second
patient, Nancy Writebol, une aide-soignante, sera aussi transférée très
prochainement aux Etats-Unis. Le Dr Kent Brantly, 33 ans, et Nancy Writebol ont
contracté le virus Ebola au Liberia, un des trois pays avec la Sierra Leone et
la Guinée qui font face à une épidémie d'une ampleur sans précédent,
responsable de 729 morts sur les quelque 1.300 cas d'infection depuis mars.
Selon les dernières communications de l'ONG Samaritan Purse leur état de santé
était la veille jugé "stationnaire mais grave".
Risque
extrêmement faible
C'est la première
fois qu'une personne infectée par le virus Ebola se trouve sur le sol américain
mais les autorités américaines affirment être confiantes et être en mesure de
protéger le public de tout risque de transmission.
"Les
médecins, infirmières et le personnel de l'hôpital de l'Université Emory
peuvent traiter ces deux patients en sécurité et de manière efficace. Nous
sommes honorés d'avoir le privilège de soigner ces patients qui ont contracté
Ebola en participant à une mission humanitaire", a indiqué le centre
hospitalier dans un communiqué.
Celui-ci a
précisé que le Dr Brantly et Nancy Writebol seraient les deux seuls patients
traités dans leur établissement, "non en raison des risques de
contamination, mais plutôt pour des questions de protection de la vie privée
étant donnée le grand intérêt qui entoure ces patients", a encore précisé
l'hôpital.
Ebola est un
agent pathogène très virulent responsable d'une mortalité de 60 à 90% des
patients. Il se transmet seulement par contacts directs avec des fluides
corporels comme le sang ou la sueur de malades qui présentent des symptômes.
"Le risque
(de contamination, ndlr) est extrêmement faible car même si quelqu'un est
infecté aux Etats-Unis ou dans d'autres pays développés, il est très fortement
improbable que le virus puisse se propager au vu des capacités hospitalières à
isoler ces malades", a expliqué le Dr Anthony Fauci, directeur de
l'Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID).
Le centre
hospitalier universitaire Emory, qui se trouve également à proximité des
Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC), possède
"une unité spéciale pour mettre des malades en quarantaine" quand ils
sont atteints de certaines maladies infectieuses dangereuses, l'une des quatre
unités de ce type existant aux Etats-Unis.
Le Dr Tom
Frieden, le directeur des CDC, a de son côté rappelé qu'il n'existe
actuellement aucun traitement ou vaccin contre Ebola, un virus identifié en
1976. Mais "avec un travail méticuleux pour trouver les malades, les
personnes avec qui ils ont été en contacts, on arrêtera la chaîne de transmission
du virus", avait-il jugé vendredi, estimant qu'il faudra dans le meilleur
des cas au moins trois à six mois pour venir à bout de l'épidémie actuelle.
Source :
orange.fr
L'ambulance transportant le Dr Brantly arrivant à l'hôpital d'Emory University à Atlanta samedi 2 août. (Sipa)
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