samedi 28 mars 2015

Vie sociale de personnes transgenres suivie par l'association
Pari-T en 2014

Introduction

Cette photographie  « Vie sociale » est centrée sur la situation des personnes transgenres qui ont été suivies par l’association Pari-T en 2013-2014.


L’exclusion se présente sous de formes multiples et se manifeste dans différents domaines de la vie sociale, comme celui de l’accès au monde du travail.  Ce handicap social extrêmement lourd est à l’origine de discriminations supplémentaires, comme celle, par exemple, de devoir se prostituer pour survivre.

Plus précisément, l’association Pari-T étudie les trajectoires de vie des  personnes TranS’. Celles-ci nous intéressent particulièrement dans le but d’essayer de comprendre leur situation actuelle. Au niveau structurel, nous ne connaissons avec précision le nombre des personnes TranS’ de nationalités françaises ou migrantes précaires présentes sur le territoire français.

Les services sociaux d’aide aux personnes en situation précaire partent du constat qu’il existe en France une méconnaissance générale et peu de travaux universitaires sur le sujet.

Au sein de la communauté TranS’, les migrantes prostituées sont de loin les plus exposées aux risques sanitaires liés à l’exercice de la sexualité. Pour les personnes TranS’ migrantes, les entretiens portent  aussi sur les parcours migratoires, les conditions et circonstances d’entrée dans la prostitution et les rapports avec les autres personnes migrantes.

Par exemple,  celles originaires d’un même pays ou d’autres pays et avec la population autochtone, vivent isolées et sont coupées de leur famille. En plus de ces ruptures, les personnes TranS’ subissent diverses discriminations. Il s’agit donc d’un facteur important à prendre en compte.

Outre le recueil de données favorisant une meilleure connaissance des personnes transgenres, cette photographie permettra la mise en place de dispositifs spécifiques – sanitaires et préventifs notamment - en direction de cette population et pourra servir de modèle à la réalisation de supports pédagogiques destinés aux professionnels que les personnes sont amenées à rencontrer ainsi qu’au grand public.

Association Pari-T
www.pari-t.com




Vie sociale et santé 

Cent  personnes transgenres qui bénéficient d’un accompagnement social et sanitaire  par l’association Pari-T  ont participé à la création de cette photographie.  
Globalement, toutes les personnes ont un parcours de vie qui leur est propre. Cependant, nous rencontrons un profil récurrent chez chacune d’entre elles.  
 
« Nous avons identifié des tendances inquiétantes concernant la violence et la discrimination envers les personnes LGBT, qui ciblent en particulier les jeunes et les personnes transgenres ».






Nationalité


  • Les transgenres originaires d’Afrique du Nord, d’Europe et  d’Amérique du sud se répartissent ainsi selon leur pays de naissance. Le motif de la migration des personnes transgenres sud-américaines en Europe est principalement économique. Certaines personnes retournent s’installer dans leur pays d’origine par la suite. 



  • La classe d’âge la plus représentée est celle des 30-40 ans (37 %)





Spécificités concernant les personnes transgenres

Au total, 100 personnes transgenres ont participé à la photographie  « Vie sociale ».
Les personnes transgenres sud-américaines représentent donc 70 % des personnes qui ont répondu à cette enquête.




La discrimination est persistante et omniprésente, incluant la criminalisation, la marginalisation, l’exclusion sociale et la violence.


Les personnes transgenres ont déclaré avoir subi des attouchements sexuels sont passé entre 10 ans et 16 ans par des  proches et autres.

Les personnes transgenres

Les personnes transgenres sud-américaines révèlent leur identité de genre lors de leur entrée dans l’âge adulte. 

Les personnes transgenres originaires d’Europe révèlent, elles, leur identité de genre bien plus tard.

 Elles font l’objet d’un rejet familial et de discriminations de la part de la société. 

Ces personnes exclues qui se retrouvent en situation de prostitution y ont souvent été amenées par un groupe de personnes transgenres elles-mêmes en situation de prostitution. 

Cette activité leur permet d’avoir les ressources nécessaires pour payer leurs traitements et/ou leurs opérations de féminisations.

Beaucoup d’entre elles ont commencé à se prostituer lorsqu’elles étaient mineures. Il ressort également de ce témoignage que nombre de transgenres prostitués ne se prostituent pas par choix, mais pour des raisons économiques et souhaiteraient mettre un terme à leur activité prostitutionnelle si elles avaient des opportunités d’emploi. 

Il est tout autant inacceptable lorsqu’il s’agit des personnes transgenres, en particulier de femmes transgenres, qui par conditions, sont systématiquement condamnées au système prostitutionnel et diverses exclusions sociales.  

L’OMS affirme que ce facteur facilite leurs expositions aux conduites à risques augmentant de 60%  la probabilité d’être contaminé par le VIH ou d’autres IST.

Les trans se battent pour leurs droit en l'etat ?
www.pari-t.com


Activité prostitutionnelles  des personnes transgenres

Les profils sociodémographiques des personnes transgenres sud-américaines rencontrées par Pari-T dans notre local  situe au 30, rue Boucry 75018 Paris.





  •     Carte identitaire 



  •  
    54 % de personnes transgenres  ont commencé à se prostituer à 15 ans. 38 % ont commencé avant 15 ans, et 8% ont commencé à  l’âge de 30 ans  dans leur pays d’origine.






    Ce tableau présente les problèmes d’agression en 2014. 55% des personnes transgenres ont subi au moins une fois des violences au cours de la vie, et 25 % en ont subi plusieurs. 34% déclarent avoir déjà subi un ou des rapports sexuels forcés au cours de la vie.
     




    Pari-T : association d'auto support pour les personnes transgenres
    30, rue Boucry 75018 Paris

    •     Accès aux soins et aux droits
     
    Majoritairement les personnes transgenres suivie par Pari-T bénéficient des titres de séjour pour soins ou à la suite d’un PACS avec une personne française par exemple.




Par ailleurs, les personnes transgenres ressortissantes de l’Union européenne ou ayant droit au séjour dans un autre pays de l’Union dans lequel elles ont droit à une assurance maladie ne peuvent prétendre être affiliées à la sécurité sociale. Celles-ci doivent avancer les frais et en demander le remboursement dans le pays de l’UE auquel elles sont rattachées.

72 % des personnes transgenres ont un médecin généraliste qui est au courant de leur activité prostitutionnelle


 
Association Pari-T
  •      Profils-types de personnes
 



  Logement 

Au niveau des conditions de logement, pour beaucoup, elles sont logées en hôtel qu’elles paient au mois ou dans des HLM lorsqu’elles ont des papiers et bénéficient de l’AAH ou du RSA.



Aujourd’hui, 64 % des personnes transgenres vivant avec le VIH en Île-de-France  n’ont pas de logement et 1 personne sur 3 vit en dessous du seuil de pauvreté. Lutter contre le VIH, c’est lutter contre la précarité, contre les discriminations et pour le droit à la reconnaissance personnes transgenres aussi.





Couverture médicale



Selon les personnes bénévoles de l’association Pari-T, pour les transgenres sud-américaines, il existe des filières d’immigration clandestines qui ne semblent pas être des réseaux de prostitution mais qui immigrent pour raison de santé.

54% des personnes transgenres  se sont senties parfois ou souvent déprimées dans les six  derniers mois 19% ont demandé à consulter un psychothérapeute.
 



 
 


98% ont une couverture maladie : 7 % bénéficient de la sécurité sociale, 60 % de la CMUC et 31 % de l’AME.

Au niveau de leur état de santé, 38 % se déclarent dans un bon ou très bon état de santé générale.

27 % se déclarent dans un état de santé moyen et 14 % dans un mauvais ou très mauvais état de santé générale.

26% disent ne pas être vaccinées contre l’hépatite B et 22 % ne savent pas si elles le sont.

34% déclarent avoir déjà subi un ou des rapports sexuels forcés au cours de la vie.


     État de santé 


15 % des personnes transgenres ont consulté le médecin généraliste de leur propre initiative, 53 % ont été orientées par une association, 15 % par un ami et 17 % par un service social.

Au cours des vingt-quatre derniers mois 100% des personnes ont consulté au moins un spécialiste de santé 


 


Parmi les personnes transgenres  qui ont consulté un spécialiste de santé, 7 % ont consulté un dentiste, 2 % un dermatologue, 16 % un ophtalmologiste et 17 % un psychiatre.

10% des personnes transgenres  ont renoncé à des soins au cours des vingt-quatre derniers mois, principalement en raison de la barrière linguistique, 2 % ont renoncé craignant des questions trop personnelles, 6 % en raison des horaires d’ouverture inadaptés, 10 % en raison de la crainte de l’attitude hostile du personnel et 3 % ont indiqué qu’elles craignaient qu’on leur demande leurs papiers.





Les I.S.T  (Infections Sexuellement Transmissibles)

Lors des différents entretiens de la population suivie par l’association Pari-T, nous leur avons demandé si elles ont eu des rapports sexuels à risque. 42 % nous ont parlé des différentes ruptures de préservatifs durant un acte sexuel avec des partenaires multiples. Nous leur avons qu’un traitement post-exposition dans un délai de 48h existait.
Cette année, l’association Pari-T a proposé aux personnes transgenres un accompagnement individuel. Trente-cinq personnes ont souhaité être accompagnées dans les Centres d'Information, de Dépistage et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles (CIDDIST)
Il existe des traitements efficaces contre les IST qui évitent de les transmettre et stoppent leur évolution. Négligées, les IST peuvent provoquer des complications difficiles à traiter et entraîner des séquelles.

Traitement hormonal





Pour les transgenres qui sont sous trithérapie pour une l’infection à VIH, l’hormonothérapie est rendue
plus difficile. Il existe des protocoles qui adaptent cette hormonothérapie aux différents traitements
antirétroviraux et à l’organisme de la personne concernée.
L’apparence physique peut s’en trouver modifiée. La demande d’un suivi hormonal  provient plutôt des transgenres arrivés en France depuis un certain temps qui s’adressent au service. Pour  les personnes transgenres  arrivées récemment sur le territoire français, elles sont principalement rencontrées pour le programme  P.A.S.O.S. Le travail de prévention effectué est différent du travail d’accompagnement social. L’approche est donc différente au cours des tournées, au cours desquelles il y a davantage de demandes d’informations sur les prises de risques liées à l’activité prostitutionnelle.

Ressources
Les personnes transgenres  étrangères non-ressortissantes de l'Espace économique européen (EEE), doivent  posséder un titre de séjour régulier ou être titulaire d'un récépissé de demande de renouvellement de titre de séjour pour faire la demande Allocation aux adultes handicapés. 
Le revenu de solidarité active (RSA) assure aux personnes sans ressources ou disposant de faibles ressources un niveau minimum de revenu variable pour les personnes transgenres issues de l’immigration.






Personnes transgenres précaires

Ce tableau indicatif définit la précarité des personnes transgenres suivies

Nous avons distribué des aides directes sous forme de tickets alimentaires pendant l’année 2014. 27 personnes transgenres vivant avec une A.L.D