mardi 24 juillet 2018

Conférence sida / Amsterdam


Ne pas baisser la garde, malgré les progrès

Plus d'argent, de prévention et moins de répression des populations à risque: ces messages vont être martelés à partir de lundi à Amsterdam lors de la Conférence internationale sur le sida, pour éviter un rebond de cette épidémie qui a fait 35 millions de morts.




Des célébrités comme le prince Harry, l'actrice Charlize Theron ou le chanteur Elton John - ainsi que 15.000 experts et militants - sont attendus de lundi à vendredi à cette grand-messe, qui a lieu tous les deux ans.

Aujourd'hui, 36,9 millions de personnes vivent avec le virus VIH, en espérant qu'il ne s'aggrave pas en sida. Près de trois sur cinq prennent des traitements antirétroviraux pour l'éviter, la plus haute proportion jamais atteinte.

Le nombre d'infections baisse et pour la première fois depuis le début du siècle, le total de morts annuel est passé sous un million en 2016 (990.000) puis 2017 (940.000). Mais paradoxalement, ces progrès entraînent un relâchement dans la prévention qui, conjugué à une baisse des financements internationaux, fait craindre un rebond de l'épidémie.

"La dernière fois que je me suis exprimé ici, en 1992, je n'aurais jamais pensé que j'y reviendrais 26 ans plus tard, vivant et en bonne santé", a lancé dimanche David Barr, un militant américain séropositif, lors d'un colloque organisé à la veille de la Conférence.

Mais ce succès est "incroyablement fragile", a-t-il prévenu, en craignant qu'on revienne à "l'horreur de 1992", avec une flambée des infections et des décès.

Au premier rang des préoccupations: la question du financement. "Nous allons avoir des problèmes si nous n'avons pas davantage d'argent", a assuré dimanche le chercheur américain Mark Dybul, ancien dirigeant du Fonds mondial de lutte contre le sida.

Le pire scénario selon lui: que le manque de financement s'ajoute à une explosion des nouvelles infections à cause de la démographie galopante dans certains pays durement touchés, particulièrement en Afrique. "Mélangez ces deux éléments et vous aboutirez à une crise majeure", a-t-il mis en garde, en craignant que "le monde ne perde le contrôle de l'épidémie".
Lorena, Paty,Gaby et Venus 


Coupes budgétaires

L'an dernier, 20,6 milliards d'euros étaient consacrés à des programmes de lutte contre le sida dans les pays à faible et moyen revenu, qui en financent eux-mêmes 56%, selon l'Onusida. Mais l'instance de lutte contre le sida de l'ONU estime qu'il manque 7 milliards de dollars par an pour que cette maladie ne soit plus une menace pour la santé publique mondiale en 2030.

La communauté des chercheurs et des associations craint surtout une baisse des dotations américaines. Depuis l'élection de Donald Trump, les Etats-Unis, le premier contributeur historique de la lutte contre le sida, ont prévu des coupes budgétaires, qui n'ont pour l'heure pas été concrétisées.

Sur le front de l'épidémie, si la situation s'améliore globalement dans le monde, cela cache de fortes disparités. Les infections sont en hausse dans une cinquantaine de pays, faute de prévention ou à cause de législations répressives contre des populations à risque (homosexuels, toxicomanes).

C'est pourquoi les associations pressent les responsables politiques internationaux de cesser de réprimer la toxicomanie et de privilégier les programmes de réduction des risques (mise à disposition de seringues stériles, salles de consommation...). "Dites non à la guerre contre les drogues", plaide Coalition PLUS, un regroupement d'associations, dans une campagne qui détourne un célèbre slogan antidrogue américain des années 80.

Elle s'intitule "Just say no to the war on drugs", en référence au "Just say no" ("Dites non" à la drogue) de l'administration Reagan. La guerre contre les drogues est "la meilleure alliée des épidémies de VIH et d'hépatites virales" et "a conduit à une véritable catastrophe sanitaire", accuse Coalition PLUS.

(Source AFP)

mardi 3 juillet 2018

Paris: Une Marche des fiertés festive et de combat

Paris

Une Marche des fiertés festive et de combat

Des dizaines de milliers de personnes, jeunes pour la plupart, ont défilé samedi après-midi à Paris dans le cadre de la Marche annuelle des fiertés, pour "s'amuser" et "continuer le combat".


Marche des fiertés festive et de combat Paris 2018



Le défilé est parti sous un soleil de plomb de la place de la Concorde, pour rejoindre la place de la République, dans le centre de la capitale, avec en vedette les couleurs de l'arc-en-ciel, symbole des LGBTI.

Cette manifestation rassemble chaque année jusqu'à 500.000 personnes.

"Vous n'avez pas le monopole de la famille", "Fermez le Vatican, Guantanamo mental", "Ni la Terre ni les femmes ne sont des conquêtes", "A genoux jamais plus !" : les pancartes multipliaient les slogans, tandis que les chars remontaient la rue de Rivoli.

"On est ici pour nous amuser, mais il ne faut pas oublier la base : continuer à combattre pour nos droits", a déclaré à l'AFP David, 20 ans, venu de Toulouse avec deux amis pour le défilé.

Il a déploré "l'homophobie banalisée" : les insultes lancées dans la rue ou les dégradations commises sur les passages piétons peints aux couleurs de l'arc-en-ciel, dans le quartier du Marais à Paris, a-t-il cité.
Un drapeau arc-en-ciel, qui pavoisait l'Assemblée nationale en l'honneur de la Marche des fiertés, a été déchiré en fin de soirée vendredi. Un individu, se revendiquant "militant d'extrême droite et anti-LGBT", a été rapidement arrêté par la garde républicaine, a indiqué la présidence de l'Assemblée.

Beaucoup de participants au défilé arboraient ces couleurs : petit drapeau accroché à un sac, dessin sur les joues, couronnes de fleurs, bretelles, jupe de tulle ou vaste morceau d'étoffe dans laquelle les manifestants étaient drapés.

Quatre jeunes filles de 15 ans étaient venues, pour la première fois, afin de soutenir "une cause qui nous tient à coeur", a indiqué Audrey, qui a aussi déploré les inégalités au sein des homosexuels, entre gays et lesbiennes par exemple. "On parle beaucoup moins des femmes" homosexuelles, selon elle.

"Le mariage pour tous, c'était énorme, mais il faut continuer", a déclaré la jeune fille, qui a regretté des réflexions homophobes entendues chez les jeunes de son âge, "même sous la forme de 'plaisanteries'".

Un certain nombre de responsables politiques ont pris place dans le cortège, dont plusieurs membres du gouvernement. Aux côtés de  Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre femmes et hommes, on a pu voir Christophe Castaner, secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement, Mounir Majoubi, secrétaire d’Etat chargé du Numérique ou encore Benjamin Griveaux, porte-parole du Gouvernement.



Source : E-llico.com