dimanche 31 mars 2019

Frédérique Vidal veut la reconnaissance du prénom d'usage pour les transgenres à l'université


La ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal veut que le prénom d'usage, choisi par des personnes transgenres pendant leur transition, devienne "un droit" dans l'ensemble des établissements du supérieur, annonce-t-elle vendredi dans un entretien à Têtu.


Pari-T : Association de lutte pour l’intégration de personnes transgenres 


"Il faut que chaque personne puisse utiliser le prénom qu'elle souhaite sur les listes d'appel et d'examen, ainsi que sur les cartes étudiantes", dit la ministre. "Il faut également simplifier les procédures afin de modifier les noms sur les diplômes une fois que le changement à l'état-civil a été fait".

Une quinzaine d'universités reconnaissent déjà le prénom d'usage, rappelle la ministre. Le reconnaître "fait partie des petites choses qui ne sont vraiment pas compliquées à mettre en place, mais qui ont un impact important pour les personnes concernées", estime-t-elle.

Pour y parvenir, elle compte "adresser un courrier à l'ensemble des chefs d'établissements de l'enseignement supérieur". "Lorsqu'il y aura des difficultés et qu'elles seront signalées, il faudra comprendre d'où elles viennent et les lever", indique Frédérique Vidal.

Elle annonce aussi que son ministère va "soutenir financièrement plusieurs associations (Le Refuge, SOS Homophobie, le centre LGBT de Paris)".

Elle va également demander aux Crous de mettre à disposition des chambres dans les cités universitaires, partout en France, au profit de l'association "Le Refuge", en commençant pendant les périodes où ces logement sont vides, pendant l'été et les vacances scolaires.

Une campagne de lutte contre les discriminations envers les personnes LGBT+ sera par ailleurs lancée à la rentrée 2019-2020, la première depuis 2015, souligne la ministre.

Pour améliorer la formation des enseignants sur le sujet, une formation sur "les valeurs de la République" sera ajoutée dans le tronc commun du programme des Écoles Supérieures du Professorat et de l'Education (ESPE). "Il y aura, à l'intérieur, un module pour aider les futurs professeurs du primaire et du secondaire à gérer les discriminations", indique Frédérique Vidal.


Rédaction avec AFP

mardi 12 mars 2019

Egypte Une détenue transgenre risque des mauvais traitements


Une jeune femme transgenre a été arrêtée cette semaine en Egypte et risque de subir des mauvais traitements en détention, ont affirmé les ONG de défense des droits de l'Homme Amnesty et Human Rights Watch.

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Malak al-Kashef, une Egyptienne de 19 ans, est accusée d'avoir rejoint un groupe "terroriste" et utilisé les réseaux sociaux pour commettre un délit visant à troubler l'ordre public, a indiqué son avocat Amr Mohamed sur Facebook.


"Le procureur général de la sûreté de l'Etat a ordonné la détention de Malak al-Kashef durant 15 jours en attendant l'enquête", a-t-il dit jeudi.


Selon Amnesty, l'arrestation de Malak al-Kashef est liée à ses appels en faveur de manifestations pacifiques, après un accident de train fin février dans la gare centrale du Caire qui a fait au moins 22 morts. Les avocats de Malak al-Kashef n'ont pas pu la localiser, a précisé l'ONG jeudi.


"Du fait de son identité de genre, Malak al-Kashef court un risque accru de torture aux mains de la police, notamment de viol et de violences sexuelles", a déclaré Amnesty dans un communiqué. "Il est établi que les autorités égyptiennes persécutent des personnes en raison de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre", a déclaré Magdalena Mughrabi, directrice adjointe pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à Amnesty.


Malak al-Kashef est toujours enregistrée en tant qu'homme sur sa carte d'identité. Elle est détenue seule, a affirmé à l'AFP une source sécuritaire égyptienne, sans autre précision.

Neela Ghoshal, chercheuse sur les questions LGBT pour Human Rights Watch, a aussi affirmé que l'ONG était "très inquiète concernant le bien-être" de Malak al-Kashef. "En tant que femme transgenre, elle fait face à un risque sérieux de mauvais traitements par les forces de l'ordre", selon elle.


Le cas de Malak al-Kashef a été très médiatisé en février 2017 après qu'elle a parlé de sa transition sur le plateau d'une émission de télévision égyptienne. Elle a également relaté sur internet des cas de personnes transgenres harcelées par leur famille ou dans la rue.


En 2017, les autorités avaient interdit aux médias "de montrer des homosexuels ou de promouvoir leurs slogans". Si l'homosexualité n'est pas expressément prohibée dans le pays, la communauté LGBT est régulièrement prise pour cible par les forces de sécurité et plusieurs personnes ont été condamnées, notamment pour "incitation à la débauche".


Rédaction avec AFP