mardi 28 mars 2017

La Suède va indemniser les transgenres victimes de stérilisation forcée

Transphobie
La Suède va indemniser les transgenres victimes de stérilisation forcée
La Suède va indemniser les transsexuels victimes de stérilisation forcée lors de la procédure de changement de sexe, a annoncé samedi le ministre de la Santé.



Drapeaux Transgenres association Pari-T
Le gouvernement va déposer un projet de loi prévoyant d'indemniser à hauteur de 225.000 couronnes (près de 24.000 euros) les personnes qui étaient légalement contraintes de se faire stériliser pour changer de sexe, a expliqué le ministre, Gabriel Wikström au quotidien Dagens Nyheter.

Entre 1972 et 2013, la loi exigeait que toute personne désirant changer de sexe se fasse stériliser

"L'exigence de stérilisation qui existait auparavant était l'expression d'une vision vis-à-vis de laquelle la société actuelle veut prendre des distances et le gouvernement considère que c'était mal d'exiger" la stérilisation, a indiqué M. Wikström.
En 2013, près de 150 transsexuels suédois avaient déposé une demande de réparation d'un montant total proche de cinq millions d'euros (environ 34.000 euros par personne), et réclamé des excuses officielles de l'État.

Tout en félicitant le gouvernement pour son geste, selon elle une première dans le monde, la Fédération nationale pour les droits des homosexuels, bisexuels et transsexuels a indiqué dans un communiqué qu'elle continuerai à exiger ce niveau d'indemnité.

"La somme doit être au niveau de ce qui est considéré comme une vraie reconnaissance des outrances de l'État", a indiqué la présidente de la fédération Frida Sandegård.

En 1999, Stockholm avait accordé 175.000 couronnes par personne aux victimes de stérilisations forcées dans le cadre d'un programme basé sur des théories eugénistes en place entre 1935 et 1996.

De 1972 à 2011, 865 personnes ont demandé légalement à changer de sexe, selon les statistiques officielles. Environ 500 l'ont fait.

(Source AFP)

dimanche 26 mars 2017

Identité : La justice se penche sur la reconnaissance du sexe neutre




"Construction intellectuelle" ou "état de la nature"? La "binarité sexuelle" homme-femme a été disséquée mardi devant la Cour de cassation, où un intersexuel français demandait que la mention "sexe neutre" figure sur son état civil.


Né il y a 65 ans "sans pénis ni vagin", dépourvu de "gonades" (organes reproducteurs), "testicules ou ovaires", Jean-Pierre, absent à l'audience, veut simplement "que soit reconnu" ce qu'il est "depuis la naissance", expliquait-il lundi à l'AFP.

"Quand je me regarde nu dans un miroir, le matin ou le soir, je vois bien que je n'appartiens pas au monde des hommes ni à celui des femmes", poursuivait ce psychothérapeute vivant dans l'est de la France.

"Jean-Pierre n'est ni homme ni femme. Il ne se sent ni homme ni femme. Il ne peut devenir ni homme ni femme. Et il ne veut devenir ni homme ni femme", a énuméré mardi son avocat Bertrand Périer.

Depuis sa naissance, Jean-Pierre, "affublé" d'un prénom masculin "car sa mère voulait un garçon", vit donc "avec un état civil qui n'est pas le sien", quand "le seul objectif juridique et social" de cette procédure est pourtant de "refléter l'identité réelle" d'une personne, a regretté le conseil.

Après de longues années de dissimulation, Jean-Pierre se marie à 42 ans puis adopte avec sa femme un enfant. En août 2015, un juge des affaires familiales de Tours, sa ville de naissance, accepte que la mention "sexe neutre" figure sur ses papiers.  Ce que rejette en mars 2016 la cour d'appel d'Orléans, qui craint alors de "reconnaître, sous couvert d'une simple rectification d'état civil, l'existence d'une autre catégorie sexuelle".

"Cette demande de rectification remet en cause le principe de la binarité, c'est-à-dire la limitation du sexe à deux: homme ou femme", a observé à la barre Me Périer, qui a dénoncé cette "typologie", cet "artifice", cette "construction intellectuelle" absolument "pas intangible".

Appel au législateur

"La nature n'est pas binaire. Je ne vois pas pourquoi, là où la nature n'est pas binaire, le droit le serait", a affirmé l'avocat. Dans le texte régissant l'état civil, rien ne dit ainsi d'apposer "homme ou femme" après la mention sexe, "neutre" pouvant tout aussi bien La "dualité sexuelle, bien que ne faisant pas l'objet d'une définition légale spécifique, fait bien l'objet d'une prise en compte juridique généralisée", a objecté l'avocat général Philippe Ingall-Montagner, qui a demandé le rejet du pourvoi.

Pour le magistrat, il y a ainsi "une position de la loi" sur cette question, "parce que c'est un état de fait, un état de nature". Et M. Ingall-Montagner d’en appeler au règlement d'une question "aussi fondamentale" par le législateur. "Il y aurait trop d'incertitude à faire autrement. Créer une nouvelle catégorie de personne, c'est quelque chose qui excède l'office du juge", va-t-il tranché.

La Cour de cassation rendra son arrêt le 4 mai.

Si sa décision devait être négative, "je n'arrêterai pas mon combat", a assuré Jean-Pierre à l'AFP, pour qui cette procédure "n'est qu'une rectification de ce qui ne devrait pas être". Plusieurs pays dont l'Allemagne (2013), la première en Europe, l'Australie (2014) ainsi que le Népal ont reconnu un troisième sexe ou genre, encore appelé sexe neutre ou intersexuel, ni masculin ni féminin.

La France a été condamnée à trois reprises en 2016 par l'ONU, notamment par son Comité contre la torture, pour des opérations faites sur des enfants afin de leur attribuer un sexe masculin ou féminin.

Parmi les "nombreux combats à mener" pour les droits des personnes LGBT, François Hollande a cité vendredi l'interdiction de ces opérations "qui sont de plus en plus largement considérées comme des mutilations".

(Avec AFP)

vendredi 17 mars 2017



Des chercheurs français trouvent un moyen de repérer une cachette du virus dans le corps


Des chercheurs français ont trouvé un moyen de repérer des cellules sanguines "réservoirs" qui servent de cachette au virus du sida, ce qui offre selon eux une nouvelle piste pour éliminer le virus de l'organisme des séropositifs traités.
 
Pari-T association 1901 de lutte contre le Sida

Pouvoir localiser, et un jour neutraliser, les cellules "réservoirs" est un objectif stratégique de la recherche pour éliminer du corps le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) qui provoque le sida.

"Cette découverte ouvre la voie à une meilleure connaissance fondamentale des réservoirs viraux", souligne le CNRS, institut français de recherche qui a participé à ces travaux publiés mercredi dans la revue scientifique Nature. "A plus long terme, elle devrait déboucher sur des stratégies thérapeutiques visant à éliminer de l'organisme le virus latent", ajoute le CNRS dans un communiqué.

Il n'existe actuellement pas de traitement pour guérir les séropositifs qui sont contraints de prendre des médicaments à vie pour juguler l'infection. Une petite proportion de cellules du système immunitaire, des globules blancs dans la catégorie de ceux appelés lymphocytes T CD4, abritent le virus "dormant" et lui permettent de ressurgir et de proliférer après l'arrêt du traitement. Ce sont ces cellules que les chercheurs ont étudiées.

L'infection par le VIH entraîne une réduction progressive du nombre des cellules T CD4 dans le sang, en l'absence de traitement. Leur nombre est utilisé par les médecins pour vérifier l'efficacité des traitements.

Dans les tests réalisés à partir du sang des patients infectés par le VIH, les chercheurs ont réussi à repérer une protéine, baptisée "CD32a", à la surface des cellules réservoirs pour le virus, mais absente des cellules saines. Un tel "marqueur" s'est révélé très difficile à trouver, a commenté le chercheur sur le sida Douglas Richman de l'Université de Californie à San Diego, qui n'a pas pris part à l'étude.

Reste à savoir, selon lui, si la protéine "CD32a" joue un rôle actif pour permettre au virus de s'installer dans les cellules CD4. Si oui, cela pourrait déboucher sur une cible séduisante pour mettre au point des médicaments pour empêcher le virus de se maintenir de façon furtive.

Tout en décrivant l'étude comme potentiellement majeure, Douglas Richman relève que le marqueur n'a été trouvé que dans la moitié environ des cellules réservoirs T CD4. Il reste également à déterminer si cette protéine est un bon marqueur pour les lymphocytes T CD4 qui se trouvent ailleurs que dans le sang, dans les ganglions lymphatiques, la moelle osseuse, l'intestin et d'autres tissus qui pourraient contenir également des réservoirs, a-t-il ajouté.

(Source AFP)