mardi 29 novembre 2016

VIH / Sida Réduire la prise en charge des étrangers est contre-productif, avertit le CNS




 

Les mesures qui restreignent l'accès aux soins des étrangers vivant en France "compromettent la cohérence des stratégies mises en oeuvre pour réduire l'épidémie de VIH/sida", a averti lundi le Conseil national du sida, à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida jeudi.



 



L'efficacité de la lutte contre le sida en France "dépend au contraire de la capacité de notre système de soins et de protection sociale à favoriser la précocité, la fluidité et la stabilité des parcours de toutes les personnes nécessitant une prise en charge pour le VIH", argumente l'organisme consultatif.
C'est un gage de "prévention efficace des transmissions" à d'autres personnes et de "limitation des coûts associés aux complications de l'infection par le VIH quand elle est traitée tardivement", ajoute-t-il.

Le Conseil national du sida (CNS) et des hépatites virales vise notamment le fait que, pour le droit au séjour des étrangers malades, c'est désormais un service placé sous la tutelle du ministère de l'Intérieur (l'Ofii) qui se prononcera sur les raisons médicales pouvant justifier une autorisation de séjour pour soins.

Cette responsabilité dépendait auparavant des médecins des Agences régionales de santé. La modification, qui figure dans les décrets d'application de la loi du 7 mars 2016 sur le droit des étrangers, doit entrer en vigueur le 1er janvier.

"Les médecins chargés de cette évaluation risquent de devoir prendre en compte un objectif de contrôle migratoire, au-delà de l'objectif sanitaire, pouvant conduire des étrangers malades à des séjours irréguliers et donc à une limitation d'accès aux soins", s'inquiète l'organisme indépendant.

L'Ofii a récemment contesté cette lecture, assurant que l'étranger arriverait "avec les documents médicaux du médecin qu'il aura choisi" et que l'avis final serait rendu par "un collège de trois médecins indépendants" de celui ayant procédé au premier examen.

Le CNS s'inquiète aussi du durcissement des conditions d'accès aux soins pour les étrangers dans le budget de la Sécurité sociale 2016, qui instaure la protection maladie universelle. Pour l'ouverture des droits, la liste de documents acceptés comme preuve du séjour régulier en France est restreinte et le dispositif de maintien des droits en attendant le renouvellement du titre de séjour pourrait être supprimé, détaille-t-il.

(Source AFP)
association 1901

dimanche 20 novembre 2016

Elle attaque en justice sa propre fille, ado trans de 17 ans



    

Une Américaine a porté plainte pour «violation de ses droits en tant que mère» après que son ado, qui a fui le domicile familial depuis plus d'un an, a entamé une transition avec l'aide des services sociaux.




C’est une invraisemblable procédure judiciaire qu’a lancée Anmarie Calgaro. Cette habitante du Minnesota (centre nord des Etats-Unis) a porté plainte contre sa propre fille, âgée de 17 ans, ainsi que contre les collaborateurs d’une ONG active dans le domaine de la santé et les autorités scolaires et politiques locales. Elle accuse ces derniers d’avoir aidé son enfant à entamer un processus de réassignation sexuelle sans qu’elle ait été consultée. Pour Calgaro, cette démarche «viole ses droits en tant que mère». Elle continue de parler de son enfant au masculin. «Non seulement on m’a privée de l’occasion d’aider mon fils à prendre de bonnes décision, mais je pense qu’on l’a privé d’un bon défenseur: sa mère», a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse, mercredi à Minneapolis.

Dans un long article consacré à cette affaire, NBC Out relève que l’ado a fugué du domicile familial en 2015. La maman aurait attendu six mois pour signaler la disparition, après quoi les deux parties auraient signé un document où elles expliquaient ne plus vouloir entretenir de contacts – ce qu’Anmarie Calgaro nie aujourd’hui. Entre-temps, la lycéenne a entamé un traitement hormonal et les démarches de changement d’état-civil. Elle fêtera ses 18 ans en juillet.

Objectif caché

Anmarie Calgaro n’est pas seule dans cette étrange croisade. Elle bénéficie du soutien d’un cabinet d’avocats spécialisé dans les causes anti-avortement. Selon NBC Out, cette procédure judiciaire a un but caché: remettre en cause la loi du Minnesota qui permet aux jeunes en rupture avec leur famille d’avoir accès à des soins médicaux sans l’accord de leurs parents. En l’occurrence, c’est l’accès des mineures à l’interruption volontaire de grossesse qui semble en ligne de mire.

En 2016, les autorités scolaires du Minnesota ont introduit dans un questionnaire distribué aux lycéens une question sur l’identité de genre. Pas moins de 6580 jeunes de 14 à 18 ans se sont définis comme trans ou «gender non-conforming», soit 2,5% des effectifs.