mercredi 11 mai 2016

Un transgenre licencié voit sa plainte pour discrimination rejetée

Chine

Un transgenre licencié voit sa plainte pour discrimination rejetée

Un comité d'arbitrage chinois a rejeté la plainte d'un transgenre, qui accusait son employeur de l'avoir licencié par pure discrimination, a indiqué mercredi son avocat, dans ce qui semble être la première affaire de ce type dans le pays.


Le plaignant est né femme mais s'identifie au sexe masculin et s'habille généralement en homme. Il avait été licencié huit jours seulement après son recrutement par une clinique dans la province du Guizhou (sud-est), selon des médias locaux.

Un comité d'arbitrage chargé d'examiner les conflits du travail a décidé d'écarter un enregistrement audio où le patron concerné expliquait s'être séparé de son salarié en raison de son statut de transgenre, a rapporté à l'AFP son avocat Huang Sha (à droite sur la photo aux côtés de son client). Le comité a également rejeté les requêtes du plaignant, qui réclamait un mois de salaire comme compensation et des excuses écrites, a ajouté Huang Sha.

Les arbitres ont estimé que l'homme n'avait "pas les compétences adéquates" pour son poste de commercial. La clinique a simplement été enjointe de verser à son ex-employé quelque 400 yuans (environ 54 euros), rémunération couvrant la semaine de sa période d'essai.

"Nous sommes extrêmement déçus", a commenté Huang Sha, qui espérait obtenir une victoire inédite. Selon plusieurs médias, c'était la première fois en Chine où était examinée une plainte concernant un licenciement pour discrimination supposée à l'encontre d'une personne transgenre.

"Son apparence ne correspondait vraiment pas à nos standards", avait déclaré un responsable du Centre médical Ciming, selon des propos rapportés par le journal local Guiyang Evening News.

La communauté chinoise LGBT bénéficie d'une acceptation croissante, en particulier auprès de la jeunesse urbaine, mais les attitudes conservatrices persistent. Des activistes LGBT chinois n'hésitent plus à combattre les discriminations devant la justice, mais avec des succès mitigés.

Un tribunal de Changsha (centre) a ainsi débouté en avril deux hommes désirant se marier. En revanche, en 2014, un tribunal pékinois avait condamné une clinique à indemniser un jeune homme pour lui avoir infligé un douloureux traitement par électrochocs censé "guérir" son homosexualité.

Pékin a certes dépénalisé l'homosexualité en 1997 et l'a retirée de sa liste des maladies mentales en 2001. Pour autant, les homosexuels font encore l'objet d'une très forte pression familiale et sociale.

(Source AFP)

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