mardi 5 août 2014

Photographie état de Santé des personnes transgenres accopmpagnées en 2012 pour l'association Pari-T

Pari-T association d'auto support pour les personnes transgenres
Lieu de résidence : 30, rue Boucry, 18e Arrondissement, Paris, France
   


1        Photographie état de Santé des personnes accompagnées en 2012




La santé telle que définie dans la charte d’Ottawa est « la mesure dans laquelle, un groupe ou un individu peut d’une part réaliser ses ambitions et satisfaire ses besoins, et d’autre part évoluer avec le milieu ou s’adapter à celui-ci…il s’agit d’un concept positif mettant en valeur les ressources sociales et individuelles, ainsi que les capacités physiques.
Ainsi donc, la promotion de la santé ne relève pas seulement du secteur sanitaire : elle dépasse les modes de vie sains pour viser le bien-être »

Le « bien-être », la « satisfaction des besoins », les « ressources sociales et individuelles », ces facteurs et indicateurs de la santé sont autant de notions qui sont intimement liées à l’histoire singulière de chaque personne Transgenres.
L’équipe de l’association Pari-T aux connaissances de ce public afin de répondre au plus juste et au plus près de leurs attentes et besoins.
99% des personnes accompagnées par Pari-T  sont transgenres . A l’exception d’une personne F.t.M,  évoquer leur parcours, abordant ainsi la spécificité de leurs difficultés et souffrances pour la moque de reconnaissances identitaires.
Nombreuses sont celles qui évoquent les prises d’hormones, médicalisées ou pas, les opérations du visage et/ou de la poitrine, le plus souvent dans le pays d’origine, parfois dans de mauvaises conditions, notamment en ce qui concerne l’injection de silicone sous la peau effectuée en dehors de toute règle d’hygiène et d’asepsie. 






 

2        Évaluation de la santé des personnes accompagnées  pour  Pari-T en 2012


·       Cette évaluation de l’état de santé des personnes accompagnées a été réalisée grâce à une enquête auprès de l’ensemble des personnes suivies en 2012.
·       Ainsi une évaluation a été effectuée pour chaque personne avec en complément une étude des dossiers concernés.
·       Les données suivantes sont liées à ce que les personnes accompagnées ont déclaré, donc sans doute sous évaluées.

2.1      Composition de l’échantillon observé


a)  99 personnes transgenres MtF  accompagnées par S.A.A.O  48 personnes accompagnées par le pôle actions d’urgence pour des premières démarches d’accès aux soins ont été prises en compte dans cette évaluation.
b)        98 personnes transgenres  MtF  1 personne FtM
C)      Tranches d’âge






 D)      Nationalité
Nationalité
Nombre
Amérique latine 
59
Union européenne
40
  



                                         
       
Groupes de nationalité
Les nationalités les plus représentées concernent Amérique  latine. Pourtant les ressortissants de l’Union européenne sont plus nombreux que ceux du la France

3        Ouverture des droits


Nous rencontrons deux communautés de personnes Transgenres. Les unes sont d’origine européenne, les secondes originaires d’Amérique du Sud.
 Leur méconnaissance du système de soin français, les démarches administratives à effectuer pour obtenir une couverture sociale ainsi que  l’incompréhension de la langue française sont des obstacles à l’accès aux soins. Nous faisons donc régulièrement de l’information sur la mise en place de l’Aide Médicale État pour les personnes primo-arrivantes en situation irrégulière.
 En fonction de leur situation personnelle nous pouvons les aider dans l’obtention d’une domiciliation  administrative pour l’A.M.E, la C.M.U et la C.M.U.C. Nous proposons un accompagnement physique pour l’instruction des dossiers permettant ainsi de faire le lien avec les institutions sanitaires et sociales.


3.1      Couverture sociale


4        Les problématiques  le plus fréquemment repérées  sont les suivantes :


       i.          Difficulté d’observance de la trithérapie voire absence de suivi médical malgré une sérologie positive au VIH/SIDA
      ii.          Automédications d’hormonothérapie et ses conséquences (interaction avec la trithérapie)
    iii.          Consommation excessive d’alcool voire dépendance alcoolique
    iv.          Consommation de produits stupéfiants illicites dans un cadre festif
     v.          Consommation associée d’alcool et d’anxiolytiques
    vi.          Agressions physiques fréquentes
  vii.          Dépression, isolement, idées suicidaires, tentatives de suicide.

Parmi les personnes que nous accompagnons, deux d’entres elles nous ont dit avoir la tuberculose, 10 le cancer

4.1      Affection de longue durée






Les personnes transgenres suivies par Pari-T, sont méconnues statistiquement et pourtant peuvent être extrêmement exposées aux autres IST.

4.2      Affection physique




Les affections physiques sont des maladies opportunistes qui se développent en profitant d’une faiblesse du système immunitaire du malade, par exemple à cause du VIH /SIDA  ou d’une chimiothérapie.

Ont été évoquées mais ne sont pas indiquées dans le graphique car sans doute sous estimées la somatisation, les douleurs liées aux injections sauvages de silicone, la malnutrition, les impacts d’une hygiène de vie dégradée…

Sont sans doute sous estimées ici les affections liées aux agressions, vu le nombre de victimes de violence suivie la population transgenres






4.3      Victimes de violences






4.4      Difficultés d’ordre psychique


Pour  7% il s’agirait d’un état dépressif, voire d’une dépression diagnostiquée.
Pour le 30 %  des personnes transgenres accompagnées on décèle une fragilité psychique.
Dont 6 personnes n’ayant pas donné suite







4.5      Addictions


99 personnes transgenre, soit le 30% des personnes accompagnées, souffrent d’une ou plusieurs addictions.



4.6      Stigmatisation de la trans –identité  et de la prostitution


Les personnes transgenres sont fortement stigmatisées par la population générale et le personnel médical n’échappe pas à la règle.
Elles craignent d’avoir à évoquer leur activité prostitutionnelle avec le médecin ou le personnel de santé. C’est un autre facteur de retard dans leur prise en charge médicale.


4.7      Précarité/Survie


Le rythme de vie décalé, « au jour le jour » des personnes est peu compatible avec les horaires des consultations des structures de santé.
 Il est fréquent qu’elles manquent leurs rendez-vous médicaux.
Il leur est extrêmement difficile d’intégrer un processus de soin alors  que  leur priorité est de rassembler assez d’argent pour pouvoir se loger et manger chaque jour.
Peut-on se préoccuper de sa santé quand on ne sait pas où dormir le soir ou le lendemain ?

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