vendredi 3 avril 2015

Nouvelle politique pour les détenus transgenres en Ontario


Boyd Kodak a porté plainte après avoir été placé dans un centre de détention pour femmes alors qu'il s'identifie comme un homme.  Photo :  ICI Radio-Canada


L'Ontario devient la première province canadienne à appliquer des règles claires pour le traitement des détenus transgenres dans ses établissements correctionnels.

 
La nouvelle Politique en matière d'admission, de classification et du placement des détenus et détenues trans est fondée sur la Loi Toby, adoptée à l'unanimité par l'Assemblée législative en 2012.
Parmi les changements, les détenus transgenres seront le plus possible intégrés parmi les autres détenus, plutôt que d'être en isolement comme c'est le cas présentement.


Les détenus transgenre pourront purger leur peine dans un établissement correctionnel de la province approprié à l'identité sexuelle qu'ils ont choisi.
Ils pourront aussi participer au processus de choix d'hébergement et demander d'être identifiés en utilisant les noms, prénoms et pronoms personnels qu'ils préfèrent.
Ils auront la possibilité de choisir le sexe des agents des Services correctionnels qui les fouilleront et leur intimité sera protégée lors des fouilles.


Plusieurs plaintes


Ce changement survient près de 6 mois après qu'une transgenre détenue dans une prison provinciale pour hommes ait porté plainte au Tribunal des droits de la personne de l'Ontario.
Des ex-détenu(e)s étaient présents à l'annonce aujourd'hui afin de partager leur histoire avec les médias.


Parmi eux, Boyd Kodak, qui s'identifie comme un homme.
Il a été arrêté en 2012 et placé dans un centre correctionnel pour femmes.
« On m'a enlevé ma prothèse pénienne. On m'a obligé à porter des vêtements pour femmes et on m'a insulté » — Boyd Kodak, ex-détenu
Il a porté plainte au Tribunal des droits de la personne de l'Ontario et attend toujours une compensation qu'il juge adéquate.


Un problème plus profond, selon les experts


Le chercheur à l'Université de Toronto, Kyle Kirkup, applaudit l'initiative du gouvernement, mais croit aussi qu'il faut se demander pourquoi les personnes transgenres commettent plus souvent des crimes.


Selon lui, il y a des problèmes importants de pauvreté au sein de la communauté transgenre.


Les agents des Services correctionnels recevront une formation sur la nouvelle politique en mars.
Un cours en ligne de sensibilisation aux personnes transgenres sera également mis à la disposition de tous les membres du personnel du ministère de la Sécurité communautaire et des Services correctionnels.
Plus de dix groupes communautaires et du secteur juridique ont été consultés lors de l'élaboration de cette politique.


D'après un reportage de Laurence Martin

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