dimanche 27 juillet 2014

Sida : la conférence mondiale de Melbourne s'est achevée vendredi 25 juillet 2014



Pendant 5 jours, les chercheurs et activistes du monde entier se sont retrouvés à Melbourne pour échanger et planifier la suite du combat contre le sida.

Association PARI-T
SIDA/ VIH
 Endeuillée par la mort de certains de ses intervenants dans le crash du vol MH17 en Ukraine, parmi lesquels le Néerlandais Joep Lange, la 20e conférence internationale sur le sida s'est tenue du 20 au 25 juillet à Melbourne, en Australie. Une opportunité pour les plus grands experts mondiaux de se rencontrer, d'échanger et d'harmoniser la lutte mondiale contre ce fléau qui a déjà causé la mort de plus de 30 millions de personnes. L'occasion aussi de faire le bilan des progrès effectués dans la prévention et dans la prise en charge des personnes infectées.
Des résultats encourageants

La lutte contre le sida a connu des avancées considérables ces dernières années. La première est l'exceptionnel développement de l'accès aux traitements antirétroviraux. Entre 2002 et 2012, le nombre de personnes en situation d'en bénéficier a été multiplié par 40 ! Cette diffusion croissante a permis de faire baisser la mortalité de 35 % depuis 2001. Dans le monde, alors que le nombre de victimes diminuait d'environ 100 000 morts par an depuis 2005, il a diminué de près de 12 % en un an passant de 1,7 million en 2012 à 1,5 en 2013. Dans un rapport publié ce mois-ci, l'OMS préconisait d'ailleurs aux homosexuels même sains la prise d'antirétroviraux à titre préventif.

Le nombre de nouvelles infections diminue également, de 27,6 % dans le monde entre 2005 et aujourd'hui. Face à de tels résultats, l'Onusida estime que "mettre fin à l'épidémie de sida est possible" d'ici 2030. Signe encourageant, les aides de la communauté internationale ont énormément augmenté ces dix dernières années, passant de 4,6 milliards de dollars (3,4 milliards d'euros) en 2003 à 19,1 milliards en 2013. L'Onusida estime qu'il en faudrait entre 22 et 24 milliards pour combattre efficacement le virus.
Les populations à risque trop marginalisées

www.pari-t.com
Un important travail reste en revanche à effectuer dans certaines régions. Aujourd'hui, 17 pays représentent à eux seuls 75 % des nouvelles contaminations. Le Moyen-Orient, le Maghreb, l'Asie orientale et l'Europe de l'Est notamment, connaissent une recrudescence des nouvelles infections et de la mortalité. Selon les observateurs, cela est en grande partie dû au durcissement des lois contre les populations à risque dans ces pays. On pense aux homosexuels, bien sûr, mais aussi aux toxicomanes, ainsi qu'aux nombreuses femmes victimes de la prostitution. Toutes les heures, 50 nouvelles jeunes femmes sont infectées par le sida dans le monde. Outre l'Afrique subsaharienne et le Moyen-Orient, la Russie est elle aussi particulièrement visée dans le rapport.

C'est ce problème qui s'est retrouvé au centre de la conférence. Ces populations stigmatisées, de peur d'être identifiées voire arrêtées, n'osent plus contacter les organismes de santé et se faire dépister. Ainsi, l'Onusida estime que, sur les 35 millions de personnes infectées, 19 millions ignoreraient qu'elles le sont. Autant de personnes qui n'ont de fait pas accès au traitement puisqu'elles ignorent même en avoir besoin.
"Personne sur le bord du chemin"

Rappelons que les pratiques homosexuelles sont punies dans encore 79 pays et passibles de la peine de mort dans 7 d'entre eux. Pour Michel Sidibé, directeur exécutif de l'Onusida, "ce rapport de 19 sur 35 millions d'infectés qui ignorent leur situation nous donne pour la première fois un éclairage sur les personnes oubliées, les personnes laissées pour compte. Nous ne gagnerons pas si nous oublions ces personnes". Ce fut ainsi le thème de la réunion plénière du 24 juillet : "Personne sur le bord du chemin". Occasion de mettre l"'accent sur le nécessaire dépistage. Autre mesure préconisée par les chercheurs : la circoncision qui permettrait de réduire de 50 à 60 % les risques de contamination pour les hommes. Enfin, l'Onusida appelle également à la poursuite de l'accroissement de l'aide financière internationale. Les espoirs bâtis autour de l'enfant du Mississippi, cette fillette née avec le sida que les médecins croyaient avoir guéri, ont été douchés. Il faut donc continuer à agir sans attendre un vaccin.

Source : Le Point.fr

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