mercredi 16 juillet 2014

Sida : les décès ont reculé de 12% dans le monde en 2013



C'est une nouvelle encourageante pour tous ceux qui luttent contre l'épidémie. Le nombre de décès dus au Sida a nettement reculé en 2013, avec 1,5 million de morts, soit 11,8%  de moins en un an. C'est la plus forte baisse depuis le pic de l'épidémie en 2005, précise ce mercredi l'Onusida, qui a publié ces chiffres. Selon son directeur exécutif, Michel Sibidé, la fin de l'épidémie serait même «possible» d'ici une quinzaine d'années.

Le nombre de décès dus au sida a nettementreculé en 2013, avec
1,5 million de morts ( soit 11,8% de moins en un an), ce qui
représente la plus forte chute depuis le pic de l'épidémie en 2005,
a annoncé mercredil'Onusida AFP/SERGEI SUPINSKY

 
































































Alors que le nombre de décès liés au Sida reculait régulièrement de 100 000 par an depuis 2005, il a chuté de 200 000 cette année, selon le rapport annuel des experts de l'ONU présenté à Genève. Les décès liés au Sida ont chuté de 35% depuis le pic de 2005.

En outre, le nombre de nouvelles infections du VIH est passé de 2,2 millions en 2012 à 2,1 millions en 2013. Les nouvelles contaminations touchant les enfants ont elles aussi diminué, passant de 270 000 à 240 000. Depuis 2005, les nouvelles infections ont au
total baissé de 27,6% dans le monde.

Encourageant également : les ressources financières allouées à la lutte contre le Sida augmentent encore malgré la
crise. 19,1 milliards de dollars étaient disponibles l'an dernier (14 milliards d'euros), contre seulement 4,6 milliards il y a 10 ans. Toutefois, l'Onusida estime qu'il faudrait entre 22 et 24 milliards de dollars par an pour financer la riposte au Sida.

Par ailleurs, le nombre de personnes vivant avec le virus du Sida a légèrement progressé l'an dernier, passant à 35 millions en 2013, contre 34,6 millions en 2012. Et parmi elles, 22 millions de personnes n'ont pas accès à un traitement salvateur.

La fin de l'épidémie «possible» d'ici une quinzaine d'années ?

«Mettre fin à l'épidémie du sida est possible», a affirmé le directeur exécutif de l'Onusida, Michel Sibidé, en conférence de presse à Genève. Et de préciser : «Si nous accélérons l'ensemble de la mise à niveau en matière de VIH d'ici à 2020, nous serons sur la bonne voie pour mettre fin à l'épidémie d'ici à 2030. Sinon, nous risquons de prolonger le temps qu'il faudra, en ajoutant une décennie voire davantage», a-t-il prévenu.

En mettant fin à l'épidémie d'ici à 2030, le monde éviterait 18 millions de nouvelles infections et 11,2 millions de décès liés au sida entre 2013 et 2030.

Pour avancer vers une fin de l'épidémie, Michel Sibidé souligne l'importance du dépistage. «Sur les 35 millions de personnes vivant avec le VIH, 19 millions ne savent pas qu'ils sont VIH-positifs (...) car ils sont marginalisés, criminalisés, discriminés», a-t-il déploré, citant notamment les personnes prostituées et les prisonniers. Or «en Afrique subsaharienne, 90% des personnes dont le test VIH s'est révélé positif ont ensuite accédé à la thérapie antirétrovirale», a-t-il ajouté. L'Onusida souhaite donc accélérer les tests de dépistage dans les cinq ans à venir.
L'Afrique subsaharienne, région la plus touchée en 2013

Le rapport révèle que 75% des nouvelles infections en 2013 étaient concentrées dans 15 pays seulement (Afrique du Sud, Brésil, Cameroun, Chine, Etats-Unis, Russie, Inde, Indonésie, Kenya, Mozambique, Nigeria, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe). Mais cette année-là, les nouvelles contaminations ont été en très grande majorité enregistrées en Afrique subsaharienne, région la plus touchée par le virus, avec 1,5 million de nouvelles infections (dont 210.000 enfants). Ce chiffre représente toutefois une baisse de 33% entre 2005 et 2013.

En 2013, 24,7 millions de personnes vivaient avec le VIH en Afrique subsaharienne, dont 2,9 millions d'enfants. 1,1 million de personnes sont mortes en raison du Sida en 2013 dans cette région du monde.

Alors que l'Onusida déplore le manque d'accès aux préservatifs en Afrique subsaharienne, des associations dénoncent aussi des lois qui criminalisent l'homosexualité. Comme c'est le cas au Nigéria. Pour Olumide Femi Makanjuola, à la
tête de l'association nigériane de défense des droits de l'Homme «Initiative for human rights», cette loi entérinée en janvier «a installé un climat de peur». «Même quand des services sont disponibles, les gens ont peur de demander de l'aide», de crainte d'être stigmatisés comme homosexuels -- qu'ils le soient ou non -- et d'être arrêtés», a-t-il déclaré.

En Asie, comme en Afrique, les nouvelles infections ont diminué ces dernières années (-6% entre 2005 et 2013). Mais le continent asiatique reste fortement affecté par l'épidémie avec 4,8 millions de personnes contaminées. L'Inde a le fardeau le plus lourd à porter, avec 51% de l'ensemble des décès liés au Sida dans la région. En Amérique latine, 1,6 million de personnes vivaient avec le VIH en 2013, et le nombre de décès liés au Sida dans la région a chuté de 31% entre 2005 et 2013.
Les nouvelles infections ont baissé de 3% entre 2005 et 2013.

Source : Le Parisien

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